Cirque

Ceci est un reportage sur un cirque. Un cirque que je ne peux nommer. C’est un cirque particulier : il n’y a qu’un(e) seul(e) artiste. Une artiste dont le nom ne sera pas écrit ici. Une seule artiste, et pourtant on y voit un tigre, un clown blanc et un Auguste. On y voit aussi et surtout une artiste sur une corde souple. Et un garçon de piste.

De même que c’est un cirque avec une seule artiste, ceci est un reportage avec une seule photo. Pourquoi ? Parce que l’on ne doit pas déflorer le spectacle ? Peut-être. Peut-être aussi parce que, si l’on y voit un corps en mouvement, en équilibre, parfois en danger, toujours en maîtrise parfaite de son art, on y entend aussi des mots. Des mots sur le cirque ; sur la mort. D’ailleurs on y jongle avec la mort… Mais aussi des mots sur l’être humain, les rapports homme/femme. Sans ces mots, le spectacle ne serait qu’image, avec les mots il s’incarne dans un corps de femme.

Et, de même qu’il est interdit aux circassiens de parler, il est interdit aux photographes de photographier. Chacun s’en arrange !